Quitte à être obsédée, autant répondre à vos questions, et essayer d'apporter mes réponses au moulin de qui voudra les entendre.
Comme je le disais à Floh en commentaires, "J'ai une vraie phobie des examens gynéco (au sens large). Pas un inconfort, pas un désagrément, une phobie. Du genre de celles qui déclenchent la panique rien qu'à en parler, des colères ... Comme les gens qui ont peur des serpents, ou qui montent sur une table dès qu'ils voient une souris. Mon chéri, venu me récupérer après mon dernier passage chez un gynéco, s'en souvient encore, j'ai été malade des jours durant !"
Et je vous donne ma parole que c'est pas du flan. Autant les prises de sang, les dentistes, pas de souci, allez-y faites vos petites affaires, moi je fais un petit sommeil, autant les examens de la sphère gynéco-anale (appelons un chat un chat), il faudrait limite que je risque ma vie pour les faire de mon plein gré. Je pense que si j'avais été Louis XIV, j'aurais mis fin à mes jours. Sans déc.
Donc, je n'ai pas vu de gynéco depuis un bail, et c'est tant mieux !!!
En plus, je ne vois pas pour quoi faire, j'ai une relation amoureuse monogame, et je n'ai aucun symptome de quoi que ce soit. D'ailleurs, vous allez souvent chez le généraliste faire vérifier que tout va bien ? Non, hein ... Alors pourquoi on nous bassine de "il faut" aller voir un gynéco tous les ans ? (Parce que les conseilleurs ne sont pas les patientes, j'ai envie de dire.)
J'ai un rapport compliqué avec mon corps, qui va bien au-delà des questions d'esthétiques qui font que, comme 99% des nanas, je perdrais bien un peu de poids.
En général, on se tolère, parfois on s'entend bien. Je ne suis pas équipée pour être une grande sportive, mais j'ai un coeur qui va, pas de problème chronique, alors ça va. Des fois, j'ai (très) mal au dos et ça me plie en deux, mais c'est rien de grave. Et d'un coup, un matin ou je n'ai pas spécialement une sale tête ... Je m'aperçois et je me trouve vraiment moche.
Les magazines voudraient dans ce cas que je me chouchoute au-dehors et que j'impose une discipline stricte à mon estomac et à mes muscles, alors que je rêve de faire l'inverse : mettre des gros pulls informes et manger du chocolat devant la télé. Pas envie de m'investir dans du sport et de la diététique quand je me trouve moche, à ces moments là je pense que c'est peine perdue.
Je ne vous raconterai pas ce qu'il en est de ma libido (ma grand mère lit ce blog), mais imaginez comme je suis gracieuse et désirable quand je ne m'aime plus. Et dans une vie de couple, je suis consciente que ça doit être à peine tolérable de vivre alternativement avec Dita von Teese et Kelly Osborne période "ça va pas".
Et puis, un matin ... J'ai des cernes, le cheveu en bataille, mais je me trouve jolie. Et ça repart ! Jusqu'à la prochaine fois.
En ce moment, je me lève plus tôt, je bouge plus. J'en ai envie. Je ne me dis plus, comme quand j'avais 18 ans, que cette fois c'est la bonne. J'essaie de progresser doucement vers le corps qui me plaît et que je peux garder sans me tuer à la tâche, sans me priver, sans me forcer. Ca n'a pas effacé mes moments de grosse déprime, mais j'arrive à vivre avec quelqu'un sans "oublier " de manger dès qu'il a le dos tourné, histoire de manger avec lui plus tard sans prendre de poids. J'arrive à manger un (demi)-croissant en public, à refuser de partager la boisson de la tablée si j'ai envie de boire de l'eau. (C'est con quand même, ce corps qui me manque, c'est celui de mes 18 ans ... J'étais pas mince, mais qu'est ce que j'étais injuste de me trouver énorme ...)
Le rapport ?
Le rapport, c'est que j'ai déjà assez de mal comme ça à habiter mon corps comme une fille, une femme, une amoureuse, une nana-qui-fait-un-job-de-mec ...
Alors, aller "saloper" tout ce travail de travail sur moi-même en me faisant subir des examens inutiles, intrusifs et douloureux (ça ne l'est pas toujours, mais vu ma phobie et mon degré de contraction musculaire, je préfère encore qu'on me recouse à vif - et je sais de quoi je parle*) ? En me poussant à croire que j'ai besoin d'aide pour "fabriquer" et mettre au monde un enfant, que j'ai besoin d'être "soignée" alors que je ne suis pas malade ?
Alors que je n'ai besoin de rien (sauf grossesse qui se passerait mal, mais là ça change tout) , que la société me propose une béquille que je suis ravie d'accepter de temps à autre (j'avoue, les échos, ça me rassurera quand même), pourquoi me prendre pour une folle et une intégriste si je refuse un fauteuil roulant , alors que moi la première je suis pour que celui où celle qui en a besoin y aie droit ?
Non, je vous assure, sans façon.
Si c'est utile, je veux bien faire cet effort qui pour moi est colossal, mais je veux savoir pourquoi, et être sûre de n'avoir pas d'autre choix. Et si, vraiment, un examen est indispensable pour ma santé et/ou celle du bébé, alors je consentirai.
Tout ça, parce que certains médecins ne savent pas écouter, apprendre, et feraient mieux de se faire encadrer ceci :
« Toute personne prend, avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé.
Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix. (...)
Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment. »
(Art. L. 1111-4 du code de la santé publique)
(Je voulais vous mettre une photo d'Hippocrate, et j'ai relu le serment. Facile de deviner ce qui me gène. J'ai donc opté pour le caducée, et je suis tombée sur cette photo ici. C'est incroyable, je suis sûre que cette sculpture se trouve à Orsay, à droite de la nef centrale quand on tourne le dos à l'Horloge, et je cherche le titre du tableau en arrière plan depuis au moins cinq ans ... Quelqu'un(e) peut m'aider ? )
*A la main gauche, n'allez pas penser à ce à quoi vous pensez !