Quand j'étais petite, je voulais avoir quatre enfants.
Et puis, j'ai grandi. Et puis je suis redevenue un peu plus petite (comprenne qui pourra ;D ) , mais j'avais toujours envie d'avoir quatre enfants.
Et puis j'ai été un court moment célibataire avec envie de le rester, mais je me voyais bien avec un enfant. Adopté, peut-être bien.
Et puis, j'ai eu un coup de foudre, et je n'a plus du tout eu envie d'être célibataire. Ni d'ailleurs, d'être "casée". Juste l'envie d'être avec Lui. Et je ne sais pas pourquoi, j'avais envie d'avoir trois enfants. On dirait que j'en avais perdu un en route. Pourtant, l'Homme-Chocolat est loin d'être, comme certais de nos amis (qui le disent eux-mêmes donc je n'ai pas de scrupules) "un enfant de plus". Je crois que je n'aurais pas supporté de devoir être la mère de mon mari ... D'autant que voilà la compet', ma belle-mère est une fée du logis, un cordon-bleu, toujours prête à se plier en douze pour les autres. Et tout ça, en bossant. Enfin, elle ne bosse (enfin) plus, et croyez-moi, sa retraite, elle l'a bien méritée.
Comme je l'ai dit et redit, vous ne saurez pas ce qu'on a décidé. Bon, allez, c'est entre zéro (compris, même si vous devez commencer à penser qu'il y a fort peu de chances pour que ça soit le cas),et trois. Mine de rien, ça laisse de la marge.
Quoiqu'il en soit, à un moment de mes réflexions, j'en suis venue à me dire qu'un enfant "de moins", que je* ne mettrai pas au monde, ce n'était pas forcément une mauvaise idée. Attention, (d'ailleurs j'ai longtemps pensé ne jamais écrire cette note, c'est le commentaire de Cheza qui m'a motivée en me rappelant combien, parfois, les gens sont blessants) je ne suis pas pour une limitation autoritaire du nombre d'enfants, comme en Chine. MAIS en revanche, oui, je pense que la planète est petite, de dimensions finies, que ses ressources ne sont pas inépuisables, surtout si on continue à faire n'importe quoi. Donc, en attendant des jours meilleurs, et surtout des humains meilleurs, (si tant est que ça vienne un jour, mais je ne suis pas magicienne) je pense que décider pour un futur (non)-parent de prendre en compte cet aspect, ce n'est pas, comme j'ai pu le lire, criminel, honteux, fasciste.
Je pense que c'est une question qu'on est pas obligé de se poser (même si, bon, si j'en parle ici, c'est parce que je pense que si on se la pose, c'est bien aussi), à laquelle il n'existe pas de "bonne" réponse, mais qui n'est pas plus affreuse que bien d'autres. Après tout, nombre de parents prennent en compte leur budget, leur maison, leur voiture, pour décider d'avoir X enfants. En quoi est-ce différent de se préoccuper des ressources de tout ce qui vit ?
Alors, évidemment, on peut continuer sur cette lancée en arguant que mettre au monde un enfant de moins, c'est aussi en adopter un qui existe déjà (je ne suis pas sans coeur, je suis pragmatique.) Sauf que, personnellement, je ne m'en sens pas capable. Merci de ne pas me juger ... (Je ne dis pas ça pour mes fidèles lecteurs / lectrices, qui ont souvent fait preuve d'une grande tolérance, mais on ne sait jamais.)
En tout cas, pour nous, ça a autant pesé que les autres questions "rationnelles" de carrière, de coût, de place, d'éducation ... Et vous ?
Image empruntée là.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------
Je profite de cette note pour répondre à Floh, tiens, parce que sa réflexion mérite mieux qu'un bout de commentaire je trouve !
[...] Tu sais, c'est amusant aussi, car toutes ces questions, je me les suis posées (me les pose encore, ponctuellement), jamais au point d'en faire une liste comme toi, mais sincèrement l'envie d'enfant n'est pas quelque chose de naturel en ce qui me concerne.
Vraiment, tu n'es pas la première à le dire, je me sens moins seule ...
En toute amitié cependant, au regard de tes réponses, je me permets une réflexion: lorsqu'on en est à ce point dans les questions, c'est qu'il n'est pas encore temps. Tu es une jeune mariée toute fraîche qui a envie de profiter de son mari, et de son couple, et de sa vie de couple sans enfant. Et personne ne peut te blâmer de cela, bien au contraire. C'est important de le vivre pleinement, pour ne pas avoir de regret (sur cela non plus...). Je ne dis pas que, si un jour tu deviens maman, tu seras "lassée" de ta vie avec ton mari, mais tu auras juste envie de rajouter une pierre à l'édifice. Et il ne faut clairement pas opposer le fait d'être heureuse avec ton mari au fait d'être heureuse avec ton mari et un enfant. C'est complémentaire, c'est un glissement naturel...
Au regard de mes réponses, je pense que tu as raison... En revanche, je crois que ces questions et leurs réponses resteront toujours les mêmes pour moi. Je crois que ce qui changera, c'est seulement l'intensité de mon* envie ...
Je pense que ces questions étaient justement nécessaires à ce qu'un jour, le moment vienne. Disons que je suis prête à accepter de ne pas l'être, ou plutôt que je n'ai jamais été aussi près. Pour faire une métaphore car j'ai du mal à m'expliquer, je vois le bateau sur lequel je suis prête à embarquer, j'ai envie de le faire, mais j'ai encore un peu de temps pour flâner sur le port. Je prends le temps de flâner car je sais que le beateau attendra - et je sais que je prendrai le bateau sans regret, en ayant bien flané... Donc je suis prête à le prendre, car j'ai fait mes valises ... Mais pas de suite ! ;)
J'ai longuement, longuement pesé le pour et le contre d'être un jour maman, ou pas...Et puis j'ai rencontré l'homme qui m'a fait penser que concrètement ça pouvait devenir possible. Et puis j'ai aussi arrêté de réfléchir, et j'ai lâché prise. Je pense que simplement, le jour où nous sommes prêtes, nous ne faisons plus de listes. Nous avons la lucidité d'être conscientes de ce qui nous attend, le bon et le moins bon, mais y a-t-il besoin d'une vraie raison pour être maman? Je ne le pense pas. On le fait parce qu'on est 2 à en avoir envie, et à vivre cette aventure-là, après avoir été heureux de vivre toutes les autres (le voyage aux Bahamas, les randos, les nuits de folie, qu'en sais-je...). Et à ce moment, il n'est plus question de "liste pour" et "liste contre", et encore moins de comptage de points ;)
Le lâcher prise, c'est quoi, un animal protégé ? Connais pas !
Plus sérieusement, je pense qu'on lâche plus facilement prise (ou du moins, qu'on a plus de chances que tout se passe bien lors de ce grand chambardement ) quand on s'est soi-même sondé(e), et qu'on a essayé de comprendre en toute objectivité ce qu'on attend de la grossesse,de la naissance, de l'éducation de son enfant. Comme je le disais, mes réponses à des "arguments" comme "un enfant, c'est un personne qui vous aimera toujours" ne changeront pas je crois. Maintenant que la liste est faite, je la range. En fait, t'as raison. Les listes, c'est la mise en condition ... ;)
Pour l'instant, vis ta vie de couple. Laisse-toi le temps d'avancer et d'évoluer. Si tu en viens à te poser toutes ces questions, c'est que ça te travaille. Mais que tu n'as pas la réponse, et je pense que personne ne te met le couteau sous la gorge pour dire "oui" ou "non" là maintenant ou dans 1 mois...Et crois-moi, je suis bien placée pour savoir que le lâcher prise est difficile à faire ;)
Oh que oui j'ai du temps ... Ca m'arange bien d'ailleurs, j'ai encore un tas de questions à (me) poser !
Et pour info, je ne suis ni enceinte, ni sur le point de l'être. Je me reconnais juste dans tes questions, c'était moi il y a quelques temps... (et si la réponse à "avoir un enfant" est un non de ta part et de celui de ton mari, personne non plus n'est en droit de te lister le "pourquoi" tu as tort de faire ce choix...rien n'est plus personnel).
Bien sûr que rien n'est plus personnel ... Mais rien ne décenche autant les passions et les colères de l'entourage (je ne parle pas de mon entourage, je parle "des gens" en général) que cette question . J'essaie juste d'apporter de l'eau au moulin de ceux et celles qui pensesnt qu'avoir un/des enfant(s) ne va pas de soi ...
* (on prend les mêmes et on recommence, je parle uniquement de MON point de vue. Celui de l'Homme-Chocolat lui appartient, et j'en ai - pour ce que j'en sais- la primeur et l'exclu.)